Quels sont les frais que l’on peut rembourser à un collaborateur en télétravail

Par : Celia

Avec l’essor du télétravail, induit par les évolutions technologiques et accentué par des circonstances exceptionnelles comme la pandémie de COVID-19, les entreprises et les employés se trouvent confrontés à de nouvelles réalités de travail. L’une des questions les plus pertinentes dans ce nouveau contexte de travail est celle des frais engendrés par le télétravail. Quels sont les frais que les employeurs peuvent – ou doivent – rembourser à leurs collaborateurs en télétravail ? Cet article se propose de démystifier les différentes catégories de dépenses liées au télétravail et de fournir des directives claires sur ce qui peut être remboursé, dans le respect de la législation et des pratiques de bonne gestion.

Contexte légal et réglementaire

Pour commencer, il est essentiel de comprendre le cadre légal et réglementaire qui entoure le télétravail. Bien que les spécificités puissent varier d’un pays à l’autre, la plupart des législations modernes reconnaissent le télétravail et fournissent des directives sur les conditions de travail à distance. Il est important que les employeurs se familiarisent avec ces lois pour s’assurer qu’ils respectent les droits de leurs employés et évitent les infractions légales.

Distinction entre les différentes catégories de dépenses

Les dépenses engagées par les télétravailleurs peuvent être classées en plusieurs catégories :

  1. Dépenses obligatoires : Ce sont des frais que l’employeur doit légalement rembourser. Cela peut inclure le matériel informatique de base et les logiciels nécessaires pour accomplir le travail.
  2. Dépenses facultatives : Il s’agit de frais que l’employeur peut choisir de rembourser, comme les améliorations ergonomiques du poste de travail (par exemple, une chaise de bureau ergonomique).
  3. Dépenses interdites : Certains frais ne sont généralement pas remboursables, comme les aménagements personnels qui ne sont pas directement liés à l’activité professionnelle.

Frais de matériel et d’équipement

Une composante essentielle du télétravail est l’équipement nécessaire pour effectuer le travail à distance. Cela inclut généralement :

  • Ordinateurs et accessoires informatiques : Les employeurs peuvent rembourser les coûts des ordinateurs, des claviers, des souris et des moniteurs nécessaires pour le travail.
  • Logiciels spécifiques : Les licences pour les logiciels professionnels utilisés pour le travail peuvent également être remboursées.
  • Meubles de bureau : Bien que cela puisse varier, certains employeurs choisissent de rembourser les coûts de meubles de bureau comme les bureaux et les chaises ergonomiques pour assurer un environnement de travail confortable et sain.

Critères de remboursement et plafonds

Il est important de définir des critères clairs pour le remboursement de ces équipements. Les entreprises peuvent établir des plafonds de remboursement ou fournir des équipements standardisés pour garantir l’équité et la gestion budgétaire.

Connexion internet et communications

Un autre aspect crucial du télétravail est la connectivité. Les frais associés peuvent inclure :

  • Abonnement internet : Un remboursement partiel ou total de l’abonnement internet peut être envisagé, surtout si l’employé doit avoir une connexion haut débit pour son travail.
  • Frais de téléphone et de visioconférence : Les coûts liés aux appels téléphoniques professionnels et aux outils de visioconférence peuvent également être remboursés.

Justification et modalités de remboursement

Pour ces dépenses, il est souvent nécessaire de fournir une justification des coûts. Les employeurs peuvent demander des factures ou établir un forfait mensuel pour couvrir ces frais.

Électricité et chauffage

Le télétravail implique également des coûts supplémentaires en matière d’électricité et de chauffage, étant donné que l’employé utilise son domicile comme lieu de travail. Voici les considérations principales :

  • Part des dépenses énergétiques liées au télétravail : Il est souvent difficile de déterminer précisément quelle part de la consommation énergétique est due au travail. Cependant, certaines entreprises proposent un remboursement forfaitaire pour couvrir ces coûts.
  • Méthodes de calcul et remboursement : Les employeurs peuvent opter pour une méthode de calcul basée sur le pourcentage d’utilisation ou établir un montant fixe basé sur des estimations moyennes. Dans le premier cas le collaborateur devra transmettre les factures de son fournisseur d’électricité, ce qui n’est pas idéal.

Frais annexes

En plus de l’équipement et des coûts opérationnels, il y a d’autres dépenses que les employeurs peuvent envisager de rembourser :

  • Fournitures de bureau : Articles comme le papier, les stylos, et autres petits fournitures.
  • Équipements spécifiques selon le secteur d’activité : Par exemple, un graphiste peut nécessiter un matériel spécialisé comme une tablette graphique.

Remboursements et fiscalité

Les remboursements effectués par l’employeur peuvent avoir des implications fiscales tant pour l’entreprise que pour l’employé :

  • Implications fiscales pour l’employeur : Les remboursements peuvent être déductibles en tant que frais d’entreprise, mais cela dépend de la législation locale.
  • Implications pour l’employé : Les remboursements peuvent parfois être considérés comme un avantage en nature et donc être soumis à l’impôt.

Il est conseillé aux entreprises de consulter un expert comptable ou un conseiller fiscal pour comprendre les implications fiscales des remboursements de frais de télétravail.

Questions fréquemment posées

Cette section aborde les interrogations courantes pour clarifier davantage les aspects pratiques du remboursement des frais de télétravail :

  1. Quels sont les plafonds de remboursement pour l’équipement de télétravail ?
    • Le plafond de remboursement pour l’équipement de télétravail varie considérablement selon l’entreprise et la juridiction. En général, les entreprises établissent des politiques internes qui définissent les limites de remboursement basées sur les besoins réels du poste et le budget disponible. Par exemple, une entreprise peut fixer un plafond de 500 euros pour le matériel informatique ou un montant similaire pour l’aménagement du bureau à domicile.
    • En ce qui concerne les limites légales, certains pays ou régions imposent des directives minimales que les employeurs doivent respecter. Ces directives sont souvent conçues pour garantir que les employés ne supportent pas de coûts déraisonnables pour le matériel nécessaire à leur travail. Cependant, il est important de noter que ces lois varient et qu’il est essentiel de se référer à la législation locale pour des informations spécifiques.
  2. Comment les employés peuvent-ils demander le remboursement des frais ?
    • Le processus de demande de remboursement des frais de télétravail dépend de la politique interne de chaque entreprise. Typiquement, les employés doivent soumettre une demande formelle, accompagnée de reçus ou de factures justificatives. Cette demande est généralement traitée par le département des ressources humaines ou le service de la comptabilité.
      Les employés doivent souvent remplir un formulaire spécifique, indiquant la nature des dépenses et le montant demandé. Le délai de traitement varie, mais les entreprises s’efforcent généralement de rembourser les frais dans un délai raisonnable, souvent dans le cycle de paie suivant la demande. Il est conseillé aux employés de se renseigner sur les procédures internes et les délais avant de faire des achats.
  3. Les remboursements sont-ils obligatoires pour tous les employeurs ?
    • L’obligation de rembourser les frais de télétravail dépend de la législation du pays où l’entreprise est basée et du secteur d’activité. Dans certains pays, la loi exige que les employeurs remboursent certains frais liés au télétravail, tels que l’équipement informatique ou les coûts de communication. Dans d’autres juridictions, cependant, il peut n’y avoir aucune obligation légale, et les remboursements sont laissés à la discrétion de l’employeur.
      Dans les secteurs où le télétravail est devenu la norme, comme dans les technologies de l’information ou certains services professionnels, les entreprises tendent à offrir des remboursements plus généreux pour rester compétitives et attirer les talents. En revanche, dans les secteurs moins adaptés au télétravail, les politiques de remboursement peuvent être moins courantes ou moins généreuses.

Pour conclure, il est crucial pour les employeurs d’être bien informés sur les différents types de frais associés au télétravail et sur la manière de les gérer efficacement. Cela implique non seulement de comprendre les obligations légales, mais aussi de prendre en compte le bien-être et la productivité des employés. Une politique claire et équitable de remboursement des frais de télétravail peut contribuer à une expérience de travail à distance réussie pour toutes les parties concernées.